Au cours de les cinq dernières années je travaille avec la gravure, et des dessins d’un grand format. Mon travail a toujours questionné les paysage.
Plus précisément mon travail s’intéresse a ce qui est et ce qui manque, a l’invisible et le marque du temps qui laisse son empreinte sur les paysages.
Les paysages qui retiennent mon attention allient le sublime et le tragique. Pour moi cette dualité est présente dans les paysage que l’homme partage avec la nature. The borders of nature.
J’accède les sites interdit au public ou caché comme les chantiers, no mans land, le serres abandonne et Je prends des photos que je utilise dans mon atelier pour faire des dessins ou les gravures.
J’ai été frappe´récemment en visitant un chantier au crépuscule pour prends des photos. Le site été entièrement minéral et creusé par les pelleteuses mais un grand nombre d’oiseaux survolant pour boire de l’eau. Les pelleteuses avait créant un immense abreuvoir.
Ces lieux fractionnes par des mutations physique sont le produit de l’homme, qui crée ainsi de nouveaux paysages partage ressentis par les animaux et des hommes, et matérialisés par internet et les cartes.
La notion de répétition et représentation est évident, mon travail est composé de nombreux éléments. Cette fragmentation et la reconstruction est ce qui relie le travail avec gravure – Les empreintes multiples créât des images vibrants qui offrant un autre aspect figuratif, entre ce qui est et ce qui n’est pas, interprété pars les variations et les ruptures des lignes. le circle et le oval référence les cartes google et le monde extérieur et le monde interior. L’interruption de la couleur ou des trous ou en braille sont de ce monde intérieur invisible qui peut o non être lu.
Mon travail pose des questions sur la désintégration potentielle. En fin de compte ça nous laisse dans un état précaire dans ce monde fragmenté de nature numérique.
Perforé par des mots en braille, anime par des fils de coton et traverse par des objects, mes ouvres sont maintenant plus en plus trois dimensionnel.
Entretien avec Annick Denoyel
Victoria Arney cherche à approfondir sa relation au territoire.
Cela passe d’abord par le paysage.
Il ne s’agit pas d’un paysage-plan que le spectateur regarderait, à distance, sur une toile de fond mais d’un paysage-espace. L’artiste est dedans, pas en dehors à le regarder, elle y est immergée et y engage toutes ses facultés perceptives, dans les trois dimensions, voire davantage car – on le verra plus tard –, si la profondeur d’une forêt est une expérience forte, celle des fonds, des racines, des confins et des élévations l’est également.
Il s’agit parallèlement d’un paysage- temps. L’artiste tente d’y capter l’instant dans toute sa richesse et comme le paysage change à tout moment, elle cherche à traduire la fluidité de ce vécu particulier qu’est marcher dans la nature et d’y progresser, dans tous les sens du terme. Le monde a quelque chose à nous apprendre. Il nous faut pour cela lui prêter attention, y engager tous nos sens et notre intelligence.
Pour ce faire, l’ouïe est le sens privilégié. L’artiste entre, ainsi, dans un paysage sonore qu’elle va essayer de traduire en image. Brises et bourrasques, murmures des ramures agitées par le vent, craquements de feuilles sous les pieds, froissements dans l’échappée furtive d’un animal, grignotages et bavardages du peuple du vivant et surtout, surtout, le chant des oiseaux
Victoria ne se contente pas d’une approche globale, elle veut faire effraction dans le réel, y cueillir des sensations fines et concrètes. Subjectivité et objectivité vont se croiser dans son travail, dans ce qu’elle veut être la traduction d’un vécu. La démarche n’est a priori ni romantique, ni écologique, ni surréaliste mais elle le devient par surcroît.
Cette approche va décider des méthodes et des techniques à utiliser : l’enregistrement et la gravure sur bois.
Victoria fait le choix d’enregistrer le chant des oiseaux. L’instant est à ce point riche qu’elle va limiter le temps d’enregistrement à une ou deux minutes, trois au maximum. À l’aide d’une application numérique, elle transforme les sons en sonagrammes, comme le fait un cardiologue au moyen d’un électrocardiogramme, sauf que c’est plus complexe. Plusieurs oiseaux peuvent chanter ou d’autres événements sonores se produire dans le même temps, de façon plus ou moins présente et diversifiée, ce qui fait que les sonagrammes obtenus en première instance sont complexes et très diffus. Leurs sorties imprimées sur le papier est plate et ne rend pas le grain du son, la gaité ou la mélancolie de l’appel. Victoria doit alors faire des choix pour mener l’interprétation graphique de ces chants. Elle peut jouer sur des paramètres numériques qui lui permettent de filtrer les sons, de leur donner de la hauteur, de la longueur, de la texture, à l’égal du musicien au moyen de sa table de mixage. Aucune expérience artistique ne peut être qu’objective. C’est ce qui se passe entre elle et les chants entendus dans l’espace qu’elle cherche à traduire. Elle fait partie de l’expérience, aussi va-telle introduire la couleur et faire bouger les échelles, tout en essayant de trouver une place entre art et science (fig).
Pour ce faire l’artiste utilise la gravure sur bois. Cette technique fait écho à la nature même de l’arbre sur lequel se perchent et nichent les oiseaux. Victoria Arney ajoute que dans les bois il y a des vibrations sonores. Le son, quand il se propage, est modulé par l’environnement qu’il traverse et par les propres vibrations de celui qui écoute. Victoria parle de la chance qu’elle a de vivre ces instants. C’est pourquoi elle veut les capturer et souhaite que cette chance se prolonge jusque dans son atelier où elle travaille. L’artiste précise également que le bois est vivant, elle doit dialoguer avec lui, elle ne gouverne pas tout ce qui se passe avec lui, il a son mot à dire. Ce matériau n’est donc pas choisi au hasard.
Les sonagrammes retravaillés sont étirés dans le temps et transcrits, sur plusieurs plaques de bois qui rythment le tempo, comme une véritable partition musicale avec ses mesures, ses accords, ses harmoniques. Cinquante secondes de chant sont réparties en en huit mesures chacune nécessitant la gravure de quatre plaques, soit trente-deux plaques au total (fig). Chaque plaque est subdivisée en seize temps. Une méthode s’élabore. Les portées se superposent. Les oiseaux pouvant émettre deux sons en même temps ou chanter à plusieurs, en chœur, traduction, interprétation et représentation appellent l’artiste à construire une grammaire, à constituer des phrases construites avec des mots, des mots d’oiseaux bien évidemment. Et Victoria, en formidable chef d’orchestre et compositrice, organise l’écriture symphonique. Des sons mais également des silences. N’oublions pas que les phrases musicales, les mélodies, les chants polyphoniques, doivent être inversés avant d’être gravés, une fois le travail de composition fait.
Diverses installations réalisent le passage du sonore au visuel
Puis c’est l’impression. Au sens fort d’imprimé et d’impressionné. De l’audible devient visible sur de grandes banderoles déroulées en vagues successives et diversement colorées. L’artiste veut que le spectateur lève la tête pour voir le son onduler dans l’espace (fig ). Les papiers utilisés, venus du japon, sont fins au point de se déplacer au moindre souffle d’air. Ils évoquent la gracilité, voire la fragilité, de l’instant.
Dans une autre représentation, Victoria Arney cherche à simuler la reprise des chants d’oiseaux à l’aube. Pour obtenir cet effet elle présente les impressions musicales bleues du matin devant leurs homologues tirées en une couleur fluorescente, mélange de rose vif et d’un orangé chaleureux, ce qui fait que, par transparence, on a l’impression du jour qui se lève (fig) Au bas de la gravure, bien intégré dans l’œuvre, presque caché, on peut lire un QR code qui, s’il est activé, restitue les chants du lieu où ont été enregistrés les oiseaux (fig). Art et science, une fois encore, s’essaient au dialogue.
D’autres fois, on est placé devant des lignes graphiques installées au mur, tout simplement, mais on comprend vite que, s’il s’agit d’une écriture – c’est certain, ça se voit, ça se devine –, on n’a pas les clés pour la déchiffrer. L’impression en noir sur des fonds bois parfois renvoie aux hiéroglyphes ou au contraire à une transcription musicale contemporaine ou bien encore aux échanges scripturaires d’une peuplade inconnue : celle des oiseaux. Le poète persan Farîd-al-Din’Attâr, auteur du Le Cantique des oiseaux, aurait sûrement adoré ces gravures qui peuvent rappeler par certains aspects la calligraphie arabe avec ses tracés verticaux qui s’élancent sur la page et ses lignes étirées à l’horizontale. Alors, comme le poète, à regarder le travail de Victoria Arney, pourrions-nous avoir la chance de nous laisser aller à la vision globale, de rencontrer et devenir le Simorgh, que nous formons à nous tous, oiseaux mais aussi arbres, animaux et autres enchantements vivants.